ah ben non ce serait trop simple

Publié le par Grain de sail

vers un peu avant minuit


aujourd'hui... ah mais non, mieux vaut que je commence par LE truc.


hier, j'avais rendez-vous chez le docteur de la tête. et vous savez pas?

la psychomot lui a téléphoné pour lui demander ce qu'il pensait de mon désir de maternité.

j'e suis restée les yeux écarquillée et bouche bée pendant quelques instants, et j'étais tellement sidérée que ça m'a fait rire (il faut dire que j'étais d'assez bonne humeur en arrivant), et j'avais du mal à m'arrêter pour essayer de comprendre. je trouvais ça bien trop incongru pour ne pas trouver ça drôle. et puis j'essayais de comprendre, et de reprendre mon sérieux pour réfléchir un peu à la situation. puis je lui ai dit qu'en tout cas c'était gentil, que ça voulait dire qu'elle s'inquiétait pour moi et que c'était mignon. puis j'ai fini par ajouter quand même que c'était pas si gentil que ça, parce que ça voulait clairement dire qu'elle ne me faisait pas confiance, en ajoutant immédiatement qu'à sa place j'aurais très probablement quelques doutes aussi, et que c'était normal, au fond. elle me connaît depuis peu, je suis un peu excentrique, elle m'a connu peu de temps avant que je découvre les fleurs de bach et que j'aille mieux, donc elle a quand même connu mes états effroyables et inquiétants. c'est elle d'ailleurs qui m'avait dirigée vers les centres médico sociaux ou psycho-sociaux je ne sais plus, vers lesquels je n'avais finalement jamais été puisque les fleurs de bach ont calmé le plus grave de mes effrois; de sorte qu'aujourd'hui, je n'éprouve plus du tout le besoin de ce genre d'aide.

il y a donc de quoi s'inquiéter en effet.

mais finalement, j'ai fini par me sentir vexée à la réflexion, parce que j'ai compris que ce n'était pas du tout de moi qu'elle s'inquiétait, mais seulement d'un éventuel enfant à naître, qui, le pauvre, serait bien mal loti dans mes bras.


et ça par contre, c'est quand même dur à encaisser (notamment parce qu'il n'existe même pas encore, qu'il n'existera peut-être jamais, et alors que ce n'est pas pour cela que je la consulte).

ça veut dire que même si je connais mes faiblesses, et que malgré elles je me sens capable d'assumer la vie d'un enfant (encore qu'on doute toujours plus ou moins de ce genre de choses), et bien non, elle sait mieux que moi, elle, que non, c'est pas bien, et en tout cas, elle le pense suffisamment pour appeler mon psy.


ce qui me fait dire ça, c'est d'une part que le psy avait l'air très embarrassé de me parler de ça, et d'autre part, je me suis rappelé de la tension qu'il y a eu sur ce sujet, lorsqu'elle m'a posé des questions, tension que je n'éprouve pas avec tout le monde, et aussi de la posture qu'elle a pris lorsqu'elle a eu l'air de capituler (genre oui bon ok tu délires, c'est pas la peine que je te contredise, on va passer à autre chose).


je lui ai demandé ce qui l'inquiétait au juste. j'ai bien senti qu'il ne souhaitait pas s'étendre, mais sur une petite insistance de ma part, il a fini par me dire qu'elle s'inquiétait d'une éventuelle "décompensation". puis immédiatement, il a ajouté qu'elle-même étant mère depuis quelques mois à peine, il ne fallait pas s'étonner qu'elle s'implique à ce point sur un sujet comme ça, et que son émotion, éventuellement, déborde un peu en la matière.

mais du coup, je lui ai demandé si c'était possible que je délire. il m'a plus ou moins renvoyé la question, je lui ai dit que évidemment, moi j'avais pas du tout l'impression de délirer, mais que du coup, à force, je finissais par douter, même si je n'avais pas du tout l'impression de délirer. que par définition, quand on délire, on est convaincu du contraire et que donc, il était mieux placé que moi pour répondre à la question. il a été plutôt rassurant, même s'il n'a pas été complètement affirmatif (bon en même temps, s'il l'avait été trop, ça m'aurait peut-être inquiété du coup!)


bref, il est revenu sur le fait qu'il avait essayé d'"être rassurant, qu'il espérait que le message était passé, qu'il avait un léger doute mais que c'était très certainement dû au fait qu'elle était mère depuis peu donc très difficile à rassurer. enfin du moins, c'est ce que j'ai compris de notre conversation.

j'ai compris qu'il ne voulait pas s'étendre, et j'ai pris sur moi pour ne pas entrer dans les détails, mais j'aurais bien eu besoin de demander des précisions, et si ça ne passe pas, je ne me priverai pas de le faire en lui expliquant que ça me turlupiine.


LJ vient de téléphoner, et je lui ai fait part de ces quelques réflexions, et en faisant cela, je lui ai dit que certains à qui je parlais de cette éventuelle maternité me posaient des questions un peu dérangeantes objectivement parlant, mais qui subjectivement ne me dérangent pas (comme CM, Chm, le psy, ou la conseillère conjugale par exemple), alors que d'autres, au contraire, m'exaspèrent car je sens en elles une sorte de jugement, voire une sorte de moquerie, et pour le moins, un énorme scepticisme qui va tant à l'encontre de l'encouragement que du respect du choix de vie de chacun (comme Cl, El ou la psychomot).


Ce non respect de choix de vie, pour ne pas dire cette intrusion se fait au nom d'une vie future pour ne pas dire éventuelle (car encore une fois, je n'ai rien arrêté encore, même si je sais déjà que j'essaierai quand même si JD, à son insu, m'en laisse l'opportunité)

(il a dû pressentir quelque chose d'ailleurs car il ne m'a toujours pas rappelée. en fait, il n'a jamais été aussi peu disponible que depuis qu'il est au chômage; mais peut-être que c'est tout simplement qu'il a moins envie de me voir ou qu'il déprime; je suis très bien placée pour savoir à quel point on appréhende les autres quand on va mal, surtout ceux avec qui les relations ne sont pas simples, comme c'est le cas entre nous; or il a été très clair l'autre jour quand je lui ai demandé s'il était heureux, c'était un "non" très marqué)


bon en tout cas, j'espère que je ne lui en tiendrai pas trop rigueur à la psychomot et que ça va bien se "tasser", car j'avoue que même si au fond de moi, ça me paraît normal quelque part qu'elle s'inquiète un peu, ça me dérange quand même; je trouve que c'est pas super cool; or par ailleurs, j'apprécie beaucoup son travail, donc ce serait dommage que tout cela vienne retentir sur le travail qu'on fait, et qui, je pense, m'apporte beaucoup.

par contre, j'apprécie beeaucoup que le psy ait eu la transparence de m'en parler, j'ai toujours su que je pouvais lui faire confiance pour ce genre de choses, et il m'avait toujours dit que si quelqu'un "interférait" quelque part, je serais la première au courant, et qu'en principe, il précisait à ses interlocuteurs qu'il me signalait leur intervention.



bon en dehors de  ça, j'ai dit au psy que j'osais pas trop en parler parce que j'avais un peu honte et surtout un peu peur, mais que j'imaginais régulièrement un enfant (et même deux parfois) dans ma vie, entre 0 et 5 ans à peu près, parfois même j'imagine la grossesse (qui me fait super peur vu mon âge), et qu'à chaque fois ça me fait plaisir.

et que participait à tout cela... le chien! que du moins, avec sa vitalité, il relançait régulièrement la "machine".

j'ai ajouté que je ne m'autorisais pas à penser trop à ça de cette façon là puisque ce n'était peut-être pas raisonnable que je me lance et que j'avais peut-être tort, et que vu de toute façon ce que ça provoquait autour de moi quand j'en parlais, il valait mieux que je n'y pense pas trop souvent de façon trop positive (ce qui est le cas pour l'instant), parce que ça provoquait trop de réactions négatives autour de moi, surtout si je n'aborde que le côté positif; tout le monde se fait une "joie" de me rappeler, pour le cas où je n'y pensais pas (et de fait je n'ai pas l'air d'y penser dans ces moments là) que c'est très dur bla bla etc. je ne doute pas que c'est difficile, et de toute façon j'appréhende beaucoup les choses, et je sais pertinemment d'ailleurs que même en faisant des efforts, je ne pourrai jamais me représenter, sans l'avoir vécu, tout ce que cela pouvait changer dans une vie (alors du coup, pourquoi les autres continuent à essayer de le faire, puisqu'ils sont les premiers à me dire qu'on peut pas s'imaginer tant qu'on n'en a pas?)

pourtant, je continue à imaginer des choses positives, et surtout, j'arrive à me représenter un peu les joies que cela peut engendrer. je n'oublie pas pour autant tout ce que cela supprimera aussi, notamment dans les moments de "calme", et surtout, je m'inquiète énormément du sommeil, car c'est très dur pour moi, le sommeil.


il m'a répondu que c'était très positif ce genre de "fantasme", il leur a donné un nom à la sauce psy que j'ai pas retenu (avec le mot "élaboration" dedans je crois), et du coup, je ne m'interdis moins d'y penser...


mais je suis encore trop "pudique" et trop superstitieuse pour en parler. je  me contenterai de continuer à en rêver,, tout en ne perdant pas de vue que ça n'arrivera peut-être jamais.


je peux seulement vous révéler que je pensais avoir envie d'un garçon, puis d'une fille, mais que les images qui "s'imposent" sont systématiquement celles d'une fille, et ma foi, ça me convient très bien...

Publié dans Procréation

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C
oui, il me semble que son rôle est de t'aider à parvenir à assumer certains aspects de la vie, pas à t'en empêcher. je soupçonne toujours une forme sous-jacente, inconsciente d'eugénisme dans ce genre d'attitude: seules certaines personnes équilibrées et ceci-celà peuvent se reproduire... mais bon, je ne vais pas non plus la traiter d'alexis carrel hein... :)
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M
ben dis donc, de quoi elle se mêle la psychomot? et en quoi ça la regarde au delà de tes consultations? je lui dirais, à l'occasion ,que le psy m'en a parlé, de son coup de fil. nonmé!
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G
<br /> <br /> ben en fait je trouve qu'elle va un peu trop loin en effet, mais en même temps, bizarrement je ne la sens pas intrusive sur ce coup là (enfin si, mais seulement eu égard à la façon dont elle pose<br /> et dirige ses questions, pas en raison du contenu de ces questions), parce qu'à chaque début de séance, on fait une petite synthèse de mon état psychique, et je lui parle en bref de tout ce qui<br /> me turlupine ou me construit.<br /> <br /> <br /> Le plus souvent, elle m'est d'une aide très précieuse car elle fait quelque chose que le psy ne fait pas, elle pose des choses de façon marquée, c'est la première fois que je la trouve<br /> "excessive" et "jugeante". Habituellement, elle a les idées bien arrêtées mais conserve une souplesse qui me fait du bien. Là, en effet, j'ai senti un couac, qui s'explique sans doute par sa<br /> maternité très récente (ce qui explique les choses, mais ne les justifie pas).<br /> <br /> <br /> en tout cas, je pense que je lui en veux pas, mais qu'en effet, j'aimerais qu'elle s'en mêle juste ce qu'il faut, c'est-à-dire sans essayer de me faire changer d'avis ou de me faire comprendre<br /> que je fais n'importe quoi.<br /> <br /> <br /> <br />